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2006/12/31

Que peut-il bien se passer dehors?


Que peut-il bien se passer dehors? Mésanges, cardinal, geais bleus...

Il y a deux ans, un 19 janvier, est apparu à ma fenêtre cet animal! Merveille!

Tous les matins, jusqu'à la mi-février, il est venu manger à ma fenêtre jusqu'au jour où il disparut. Il aura probablement terminé son existence dans quelque vulgaire cocotte. Triste sort que de s'enfuir courageusement d'une île qui est peuplée de faisans pour la chasse, de déambuler de mangeoire en mangeoire toute la journée dans le voisinage (il faisait la ronde, s'engraissant) pour finir d'une manière si banale ... faisan en cocotte!

2006/12/30

Orée d'une nouvelle année


Il faut toujours entreprendre quelque chose de neuf à l'orée d'une nouvelle année. C'est comme un gage de continuité dans la vie. Pour moi, ce sera une nouvelle broderie.


Reproduction de motifs retrouvés sur des marquoirs anglais antérieurs à 1772. Quelques versets bibliques, comme c'était la tradition, les ouvrages de broderie servant d'abécédaires permettant aux enfants, garçons et filles, d'apprendre l'écriture aussi bien que l'art de l'aiguille.

J'aime reproduire les motifs des broderies anciennes. C'est prolonger leur existence dans le temps et lier le fil entre cette brodeuse d'il y a 230 ans et notre temps moderne. Tout comme j'aime reproduire d'anciens azulejarias comme le Gato Azul qui identifie ma page et dont l'original se trouve au Palacio da Fronteira, à Lisbonne depuis le XVIe.

2006/12/29

Saudade

Trouvé Madredeus sur Google Video.

L'Atlantique sera toujours pour moi la quintessence de l'Océan. Le Pacifique ou la Méditerranée n'ont jamais éveillé en moi une résonance comparable à celle que l'Atlantique suscite et l'odeur aux abords du littoral d'un estuaire est trop dilué par l'eau douce pour être véritablement l'Océan.

J'aime regarder le déferlement des vagues qui arrivent du grand large, humer l'odeur iodée qui remet le métabolisme à flot d'énergie, entendre le bruit incessant de la mouvance, sentir les brumes hivernales sur ma peau et descendre doucement dans la nuit avec le coucher du soleil à l'horizon.

J'aime les plages dures de sable tassé où il fait bon marcher dans l'écume.

Voici une plage de rêve, à Adraga, au Portugal.




Vous me direz que toute comparaison est odieuse, mais une image vaut mille mots. Comme dirait le poète : « Mon pays, ce n'est pas un pays, c'est l'hiver. » (Vigneault)

2006/12/28

Soupe à la dinde

Moins dix Celsius, quoi de meilleur qu'un bol de soupe fumant?

J'ai entendu hier à la radio que les recettes traditionnelles se perdaient et que le résultat certain serait qu'on ne cuisinerait plus à la maison sauf pour réchauffer quelque plat « prêt à consommer » trouvé dans le congélateur d'une grande surface.

Alors, voici ce que l'on faisait traditionnellement avec la carcasse de dinde après le dîner de Noël.

Soupe traditionnelle à la dinde

Dépecer la dinde complètement et mettre la peau rôtie et la carcasse dans une grande casserole.

Couvrir d'eau et porter à ébullition. Réduire le feu et laisser mijoter 3-4 heures.

Filtrer le fond de volaille et remettre dans la casserole. Vous pouvez maintenant disposer de la carcasse. Elle aura rendu son maximum.

Ajouter du céleri coupé en dés, les feuilles de céleri hachées, du poireau émincé, des tomates concassées ou du jus de tomates ou de légumes au fond de volaille. Si vous avez du persil frais, hachez-le et ajoutez-le à la soupe. N'oubliez pas une bonne quantité d'herbes de Provence.
Porter à ébullition et réduire le feu. Laisser mijoter une bonne heure. Ajouter du riz. Continuer la cuisson jusqu'à ce que le riz soit cuit. Sel de mer et poivre du moulin.

Délicieuse seule ou accompagnée d'un sandwich à la dinde.

2006/12/27

Bonheur tranquille

Tandis que mes mésanges s'affairent à la mangeoire, je me sers un double café au lait, puis je ressors l'ouvrage que je suis à broder.

C'est un tapis aux motifs des tapis d'Arraiolos du Portugal. Ce patron se nomme Santo Antonio et il est construit selon l'iconographie classique des tapis de ce petit village en Alentejo caractérisée par l'ajout de fleurs et de petits et grands animaux (animais) courants de la vie rurale.

Les tapis d'Arraiolos respectent, pour la plupart, la construction des tapis d'Orient. C'était d'ailleurs, à l'origine, la reproduction des trésors que rapportaient les explorateurs portugais des pays lointains. Au tout début, les reproductions étaient brodées dans les couvents, au point de croix à fils comptés sur un support de toile de lin fine. Les exemples qui figurent dans les musées portugais (Janelas Verdes ou Ricardo Espirito Santo Silva) témoignent d'une confection fine et raffinée, riche en détails.

Trois composantes entrent dans la disposition d'un tapis : le médaillon (centre du tapis), le champs et la bordure. Pour compléter l'ouvrage, il s'agit de basculer le patron en se servant du médaillon comme point central, de la gauche vers la droite, puis du bas vers le haut. L'ensemble du tapis est donc une composition en quatre parties. Pour y avoir médité en brodant des milliers et des milliers de points de croix, je peux dire que c'est aussi la représentation de soi et de l'autre, du monde matériel et du monde spirituel. As above, so below. C'est un espace privilégié à l'intérieur duquel la personne qui y pénètre peut accéder au Sacré. Il s'agit de penser aux kilims et aux tapis de Perse qui représentent le paradis et dont les tapisseries aux mille fleurs des Flandres sont les riches héritières.

Ces jours-ci, à Arraiolos, on peut visiter les ateliers où ces tapis sont confectionnés et il n'est pas rare de voir 4 artisanes placées à chaque coin du tapis qui travaillent chacune de leur coin extérieur pour se rencontrer au centre de la rosace centrale.

Les tapis d'Arraiolos, pour satisfaire à la forte demande mondiale, sont maintenant confectionnés sur une jute grossière, à la laine, en utilisant le point de croix allongé (de Moravie). Ce point de broderie, une autre caractéristique des tapis d'Arraiolos, est apparu lorsque la confection commerciale de tapis a débuté à Arraiolos, il y a plusieurs siècles.

S'il est vrai que le point de croix allongé, l'usage de la laine et de la jute permettent une plus grande productivité, pour ma part je préfère travailler sur du lin fin, avec du coton mercerisé qui est plus soyeux et plus richement polychrome que la plupart des laines retrouvées sur le marché, en me servant du point de croix simple qui «redresse» l'ouvrage en exerçant une tension égale de part et d'autre du point. Il en résulte une pièce finie sans la moindre distorsion de la trame de fond.

Broder un tapis est un plaisir infini. D'un textile de support combiné à du fil soyeux, on parvient à créer un textile qui a sa propre identité. C'est une manière d'entrer dans la matière et beaucoup plus satisfaisant que la création d'une oeuvre «à plat».

Voici le premier tapis aux motifs d'Arraiolos que j'ai réalisé. Il m'aura fallu deux années et demie (calculer une pause équivalente à presque 10 mois durant sa confection - il arrive un moment où on ne peut plus voir l'ouvrage, même en peinture!). Il mesure presque 2 mètres par un peu plus d'un mètre.

2006/12/24

Contrepoint

Photo Gato Azul

Le ciel est noir, la terre est blanche;
- Cloches, carillonnez gaîment ! -
Jésus est né; - la Vierge penche
Sur lui son visage charmant.
Pas de courtines festonnées
Pour préserver l'enfant du froid;
Rien que les toiles d'araignées
Qui pendent des poutres du toit.
Il tremble sur la paille fraîche,
Ce cher petit enfant Jésus,
Et pour l'échauffer dans sa crèche
L'âne et le boeuf soufflent dessus.
La neige au chaume coud ses franges,
Mais sur le toit s'ouvre le ciel
Et, tout en blanc, le choeur des anges
Chante aux bergers : " Noël ! Noël ! "


Théophile GAUTIER (1811-1872)

2006/12/22

Potage d'épinards et Soupe aux huîtres

Hier, escapade en ville et, après quelques arrêts pour livrer des pots de marmelade, visite au marché. J'y ai trouvé des merveilles, comme toujours.

Un poireau magnifique, plus blanc que vert, de jeunes épinards tout frais, des endives presque miniatures qui serviront de fond pour les canapés, des raisins italiens énormes et suavement colorés, une brioche aux canneberges et au chocolat, du foie d'oie mi-cuit et de la gelée de porto pour le Réveillon de dimanche, des pailles au fromage, des petits pains au lait qui seront parfaits pour la salade aux restes de dinde. Et du sucre à la crème pour les bas de Noël.

J'ai résisté devant les bouquets de fleurs superbes - elles n'auraient pas survécu au voyage de retour. Les sapins et branches de cèdre m'ont laissée indifférente - il y en a profusion à la campagne - même si leur odeur m'a enchantée. J'ai lorgné l'agneau de pré-salé en me disant que j'y reviendrais en janvier.

Je me suis mis le nez dans tous les étals, j'ai admiré, j'ai jonglé avec l'idée de, je me suis émerveillée devant tant de diversité... bref, je me suis amusée. J'ai passé outre aux fromages; l'abbaye, de l'autre côté du lac, fait mieux.

Que faire avec mes trouvailles?

Voici une recette de Daniel Pinard (cf. ses Pinardises) pour un potage d'épinards délicieux. La recette originale prévoit l'ajout de pommes de terre (glucides inutiles qui peuvent être utilisés à meilleur escient durant le repas). Une touche de crème donnera tout le velouté nécessaire au potage.

Potage d'épinards, à la façon D. Pinard

  • Beurre et huile d'olive, en parts égales
  • Poireau haché
  • Bouillon de poulet
  • Beaucoup, beaucoup, beaucoup d'épinards, de préférence frais
  • Crème
  • Muscade râpée


  1. Faire fondre le beurre dans l'huile
  2. Ajouter le poireau coupé en lamelles. Laisser suer.
  3. Ajouter le bouillon et cuire à couvert jusqu'à ce que le poireau soit bien tendre.
  4. Ajouter les épinards et les faire tomber.
  5. Passer au mélangeur en ajoutant la quantité de bouillon nécessaire (mais pas trop, prévoyez pour la crème) pour faire une belle purée bien lisse.
  6. Ajouter la crème et, au goût, la muscade fraîchement râpée, sel et poivre.
À Florence, où il pleut des épinards, la muscade est leur assaisonnement par excellence. Elle donne une complexité et une définition au goût des épinards, sans pour autant le masquer. Tout est en nuance.

Je ne me suis pas arrêtée chez le poissonnier (pour la même raison que les fleurs) bien que le souvenir de mon père ait fait surface en apercevant les Malpèques. C'était la tradition, lorsqu'il était vivant, de servir la soupe aux huîtres pour le Réveillon. Voici une recette de famille pour la meilleure soupe aux huîtres qui soit.

Soupe aux huîtres

(pour une personne - multiplier les quantités en conséquence)

  • 1 douzaine de belles Malpèques et leur eau (les huîtres de cette variété - Crassostrea virginica - sont agréablement iodées. C'est tout le goût de l'océan qui s'éveille en bouche. Sur l'écaille, agrémenter tout simplement d'un filet de jus de citron et servir hyper-froides - voir ce vidéo).
  • 2 tasses de lait
  • 1 noix de beurre et une demi-noix de farine
  • Paprika et une touche de beurre pour la garniture


  1. Sur feu doux, mélanger le beurre et la farine dans une casserole. Cuire 1 minute.
  2. Ajouter le lait qui s'épaissira pour atteindre la consistance de la crème légère.
  3. Augmenter la température de cuisson. Lorsque le lait frémit, ajouter les huîtres et leur eau.
  4. Retirer du feu et attendre que les huîtres soient à point. Servir garni d'une noix de beurre et d'un soupçon de paprika.

Les cartes et les agendas du Metropolitan Museum sont enfin arrivés hier matin. Le sapin est prêt, le firmament d'étoiles a été esquissé dans la baie vitrée, la maison est décorée et tout, ou presque, est emballé.

Il ne reste plus qu'à attendre la magie de la Messe de minuit dans un paysage blanc de neige où tout est possible, même la paix.

Et vous faire mes voeux que votre Noël soit rempli du sens de la Fête de votre vie et de la Magie d'une nuit au firmament étoilé jusqu'à l'Infini.


2006/12/20

Préparations et pérégrinations


Même l'hibiscus, qui devrait se reposer, collabore. Il est temps de sortir les bas de Noël et de faire l'inventaire de dernière minute... Imaginez, en arrière plan, Yo-Yo Ma qui joue Sei Lob und Preis Mit Ehren BWV 167 en continu. Je crois bien que l'esprit de Noël me gagne, et je ne suis pas seule... Non, mais ouste! Va te promener!

De bas, en bas...


Une pantoufle ne se lave pas aussi facilement qu'un bas...

Tu l'auras appris à tes dépens!

(Ouf! Il est beaucoup plus sage ainsi).

2006/12/16

Je suis en retard!


Voici une anomalie à laquelle je n'ai pu résister. Trouvé en grande surface un poinsettia ... bleu! Non, il n'est pas peint, c'est de la réingénierie génétique qui laisse présager tout ce qu'il y a de pire pour l'espèce humaine! Et pour comble d'apparat, on lui a saupoudré des paillettes collantes sur les feuilles/fleurs! Je l'ai apporté à la maison pour le soulager de la honte profonde dont il devait souffir.

Cet animal n'arrive plus à hiberner. Avec ce temps doux, la fringale l'a pris. Insomniaque, il bouffe toutes les graines de tournesol tant et si bien qu'il est devenu monstrueusement énorme!

Bof, si son tintamarre nocturne est le prix à payer pour ne pas souffrir l'hiver, je suis d'accord. Une simple petite neige le 24, à 23 heures et le redoux le 25, après dîner me suffiront.

C'est joli, la pluie en décembre. Et tout à coup, les lumières de Noël prennent tout leur sens.